- chantonner
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• 1538; de chanter1 ♦ V. intr. Chanter à mi-voix. ⇒ fredonner.2 ♦ V. tr. Chantonner une chanson. Fig. « La bouillotte chantonne sa prière au feu » (Renard).chantonnerv. intr. Chanter à mi-voix.|| v. tr. Chantonner un air.⇒CHANTONNER, verbe.A.— Emploi intrans. Chanter à demi-voix. Synon. fredonner. Elle était gaie, heureuse, jeune, et chantonnait en travaillant (R. MARTIN DU GARD, Les Thibault, Le Pénitencier, 1922, p. 750).— P. métaph. [Le suj. désigne une bouillotte, une marmite sur le feu, une fontaine, un tramway qui glisse sur les rails] Tout parle, bruit, chantonne et rit (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1858, p. 534). Les premières étoiles scintillaient et l'étrave bavardait, chantonnait, fendant l'eau (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 177) :• Partout circule l'abondante joie de l'eau : elle murmure, elle chantonne, elle clapote, elle tintinnabule, (...). On connaît ici, surtout, la béatification de la paix, dans un silence que le doux bruit des eaux rend musical.T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1963, p. 253.B.— Emploi trans. Chantonner une chanson, une rengaine, une romance, les vêpres; chantonner doucement, tout bas; chantonner entre ses dents. Il se mit à chantonner des airs d'opérette et de café-concert jusqu'à Paris afin d'étourdir sa pensée (MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 1, L'Épreuve, 1889, p. 1124).Rem. On rencontre ds la docum. chantonnant, ante, part. prés. et adj. Qui chantonne. Elle [Mademoiselle] nous rentre difficilement à l'hôtel, sautillantes et chantonnantes sous la lune (COLETTE, Claudine à l'école, 1900, p. 216). P. méton. Qui se chantonne. Il s'entendait chuchoter en lui-même comme une chantonnante litanie :« Bouge pas, Raboliot... Bouge pas, mon gars... » (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 108).Prononc. et Orth. [
], (je) chantonne [
]. Ds Ac. 1835-1932. FÉR. Crit. t. 1 1787 propose la graph. chantoner avec 1 seul n. Étymol. et Hist. 1538 (EST.). Dér. du rad. de chanter; suff. -onner. Fréq. abs. littér. :232. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 59, b) 261; XXe s. : a) 480, b) 505.
DÉR. Chantonnement, subst. masc. Action de chantonner; air chanté à demi-voix. Un chantonnement aux lèvres. Attesté comme néol. par Lar. 19e. P. métaph. Le chantonnement de l'eau, de la source; le chantonnement de l'ascenseur, d'une bouillotte, d'un gaz, d'un moustique. La source, roulant sur les cailloux, continuait son chantonnement mélancolique (MOSELLY, Terres lorraines, 1907, p. 90). — []. — 1re attest. 1834 (G. SAND, Jacques, p. 27); du rad. de chantonner, suff. -(e)ment1. — Fréq. abs. littér. : 28.
BBG. — HASSELROT 1957, p. 174.chantonner [ʃɑ̃tɔne] v.ÉTYM. 1538; de chanter.❖———I V. intr.1 Chanter à mi-voix. ⇒ Fredonner.2 Fig. || La bouilloire chantonne sur le feu, produit un bruit léger et modulé.———II V. tr.1 Chantonner une chanson, un air connu, une rengaine.2 Figuré :0 La bouillotte chantonne sa prière au feu.J. Renard, Journal, 22 déc. 1900.REM. Balzac emploie la var. (dérivée) chanteronner, forme régionale du Centre et de l'Ouest.❖DÉR. Chantonnement.
Encyclopédie Universelle. 2012.